« Nous nous sommes inspirés de Berkeley »
Venant de Belgique, elle était réticente à partir vivre en Californie, c’est finalement en Valais qu'elle est arrivée en 1996, en suivant son mari. C'est à ses côtés qu’elle aura participé à la croissance de l’Idiap. Aujourd’hui, Nadine Rousseau transmet cet héritage et son savoir à Laura Coppey qui prend sa succession au secrétariat. Au-delà de leur travail, les deux femmes souriantes partagent une même énergie qu’elles ont accepté de partager lors d’une interview.
En 23 ans l’institut de recherche a beaucoup évolué, comment cela s’est-il traduit au niveau du travail du secrétariat ?
Nadine : A la villa Tissières (ndlr, le bâtiment au centre de Martigny où l’Idiap a débuté), ma collègue Sylvie et moi étions installées dans un espace exigu, sur le palier des escaliers au 1er étage, à partager un ordinateur et une chaise. De là a commencé une grande complicité et amitié. Il y a eu du chemin depuis !
Lorsque nous étions à Berkeley, mon époux et moi avions vraiment apprécié la façon dont tout était pris en charge sur place en terme d’accueil, de logement et d’aide à l’arrivée. C’est ce que nous avons voulu recréer à l’Idiap. Ce petit plus apporte non seulement un contact humain, une aide précieuse, mais il a aussi contribué à considérablement faire évoluer le travail du secrétariat. Aujourd’hui, ce sont 32 logements gérés avec des contrats de location signés par l’Institut et, depuis 2019, neuf d’entre eux sont propriété de l’Idiap. Un travail de gérance constant auquel s’ajoute aussi la croissance du nombre de chercheurs et donc aussi de leurs besoins professionnels : déplacements, coordination de calendrier, demandes de voyages, remboursements, etc. C’est un travail de contacts, où l’on ne reste pas assis, et qui demande beaucoup d'énergie et de disponibilité.
Laura, prendre le relais d’une telle organisation n’est-il pas trop effrayant ?
Laura : Non, Nadine me transmet une organisation rodée et très bien organisée. Je me sens prête. Ce qui est impressionnant, c’est le nombre d’informations que Nadine garde en mémoire. Par exemple, elle connaît par cœur l’inventaire de chaque appartement, ainsi que le nom de ses occupants, de mon côté je vais documenter les dossiers avec des photos ce qui m'aidera à retenir le contenu.
Je constate aussi que nous avons l’habitude d’utiliser des outils de travail différents : Nadine plus le papier, moi plus l’ordinateur, mais elle est ouverte à cette nouvelle façon de faire. Je réfléchis également à trouver des solutions pour pouvoir accueillir les nouveaux arrivant « à distance », par exemple lorsqu’ils arrivent le week-end ou un jour férié. Jusqu’à présent, Nadine allait les accueillir à la gare ou déposait les clés de leur logement au guichet CFF.
Comment se passe la collaboration avec les chercheurs et dans un milieu aussi multiculturel ?
Nadine : La collaboration se passe très bien, mais les chercheurs sont souvent dans leur bulle et parfois, malgré leur savoir considérable, ils peuvent avoir besoin d’aide pour des choses aussi simples qu’une ampoule à changer ou une plaque de cuisson qui ne fonctionne plus. Pour le reste c’est une question de tact et toujours avec le sourire pour faire passer le message selon les sensibilités de chacun.
Laura : La collaboration se passe très bien, j’apprécie d’évoluer dans un milieu multiculturel, cela est très enrichissant. C’est aussi l’occasion de pratiquer et d’améliorer mon anglais, une véritable chance.
Nadine, quel est votre souhait pour le futur de l’Idiap ?
Nadine : J’espère que l’Institut continuera sur sa lancée et que son évolution préserve cette vision d’un lieu particulier. Durant ces 23 années, je me suis beaucoup investie, toujours avec plaisir et sans compter, mais j’ai aussi beaucoup reçu en retour, chaque arrivée et départ d'un collaborateur est un moment émouvant...L'Idiap restera pour moi quelque chose de précieux et unique.
Laura : Je rejoins Nadine par rapport à l’évolution de l’Idiap. J’apprécie aussi la grande autonomie dont on dispose ; on sent que la relation est basée sur la confiance. Cela donne envie de s’investir.