Le Tech Transfer, à quoi ça sert ?
120 collaborateurs, de nombreux projets scientifiques nationaux et internationaux, le développement de l’Institut est impressionnant. Derrière ce succès scientifique, se cache également une composante moins connue : le transfert de technologie. La possibilité de trouver des débouchés aux travaux de recherche et de résoudre les problèmes posés par l’industrie est un des moteurs de croissance de l’Idiap. Responsable de ce service, Joël Dumoulin revient sur son rôle.
Comment se passent les contacts avec les entreprises, faut-il les démarcher ?
De par sa renommée scientifique notamment, l’Idiap a la chance de ne pas avoir à démarcher les entreprises. Les demandes spontanées sont nombreuses et constantes. Par exemple, ce dernier trimestre, ce n’est pas moins d’une vingtaine de contacts auxquels j’ai donné suite. Bien sûr, tous ne débouchent pas sur une collaboration. Il s’agît de répondre aux demandes en évaluant leur pertinence et en clarifiant les besoins. Si le projet est intéressant d’un point de vue recherche et que nous disposons des ressources nécessaires, alors il est possible de voir quelle suite donner. Certaines collaborations se font sous forme de mandat de recherche, d’autres dans le cadre de projets subventionnés, tel que ceux proposés par Innosuisse ou par la fondation The Ark. Dans le montage de ces projets, les partenaires industriels et l’Idiap ont souvent des attentes différentes et c’est mon rôle de faire le lien afin que chacun y trouve son compte.
Que recherchent principalement les entreprises contactant l’Idiap ?
Le machine learning est une demande récurrente. En effet, beaucoup d’entreprises se rendent compte du potentiel des données qu’elles ont à portée de main et qu’elles n’exploitent que trop peu. Heureusement, les domaines d’applications sont divers et variés et peuvent concerner la majorité de nos groupes de recherche et non uniquement le groupe Machine Learning. Outre les contraintes de cette technique qui demandent une méthodologie rigoureuse pour collecter des données exploitables, il est aussi parfois nécessaire d’expliquer les risques liés au fait que la recherche scientifique ne peut pas toujours garantir le résultat escompté.
La propriété des résultats des collaborations avec les entreprises pose-t-elle parfois problème ?
Grâce à mon rôle, ces questions sont justement discutées en amont. Je suis alors chargé de coordonner le processus conduisant à la signature d’un contrat sur la propriété intellectuelle. Pour y parvenir la concertation est cruciale : avec le ou les chercheurs, le partenaire industriel, les éventuels autres partenaires scientifiques. Le soutien de notre service juridique est indispensable. Ensemble, nous veillons à ce que les intérêts de l’Idiap soient pris en compte. Le résultat d’un projet permet parfois de déposer un brevet – plusieurs l’ont été au niveau américain et européen – ou d’annoncer une invention ce qui permet ensuite de valoriser notre travail par le biais de projets de murissement (réalisation de prototypes pré-industriels) par exemple.
Comment le rôle du transfert de technologie est-il amené à évoluer dans l’institut ?
Pour soutenir la croissance continue de l’Idiap, il est indispensable que les activités de tech transfer suivent le même rythme et puissent soutenir le développement de la recherche. Pour y parvenir, j’ai plusieurs objectifs : mieux valoriser le portfolio technologique de l’Idiap et générer des statistiques pour mesurer l’évolution du transfert de technologie. Aujourd’hui, nous manquons d’informations pour améliorer nos prestations. J’espère également que la communication avec les chercheurs et les étudiants s’intensifiera pour que plus de projets puissent se concrétiser. En effet, l’Idiap a un potentiel d’innovation fantastique, certainement sous-exploité à ce jour, et la création de nouvelles spin-offs est un des nombreux challenges qui s’offrent à notre Institut. Les possibilités sont nombreuses. N’hésitez pas à me contacter !
Transfert de technologie : https://www.idiap.ch/en/tech-transfer