Les évolutions de la consommation et des business modèles dans l’industrie des médias placent la crédibilité et la confiance parmi les premiers critères pour générer de la valeur (WAN 2018). La perte de confiance dans les médias est corrélée avec une désaffection pour les médias établis (Fletcher 2017), indiquant que l’effort doit porter simultanément sur la fiabilité intrinsèque des informations diffusées et sur un gain de perception et d’engagement par l’audience. Sur le plan technique, d’importants travaux portent sur la lutte contre les Fake News (fausses informations intentionnelles): le consortium européen H2020 InVID a par exemple créé une plateforme qui fournit des services pour détecter, authentifier et vérifier la fiabilité et la précision des vidéos d’information distribuées par les médias sociaux ; le Fake news challenge, lancé en 2017 a rassemblé plus de 50 équipes; les publications scientifiques sur cette thématique se multiplient (Shu 2017); la course aux stratégies les plus performantes font l’objet d’annonces en série, à l’instar de celle du MIT CSAIL en octobre 20181. Des études montrent toutefois que les Fake News ne sont de loin pas le seul facteur qui influence la crédibilité de médias (Alcott 2017).
Pour répondre à ces défis, le projet vise à élaborer un procédé pour
• Renforcer la fiabilité des contenus qui impliquent différentes sources, en conjuguant des méthodes complémentaires d’A.I.
• Définir des principes de visualisation et d’interaction qui renforcent la perception de la confiance des utilisateurs.
Le projet se focalise sur les images et les vidéos. Il explorera comment transformer les techniques et recherches actuelles dans ce domaine en un pipeline global cohérent. Ce pipeline intégrera la problématique des interactions avec les utilisateurs, tant dans l’entrée des informations, l’entraînement du système d’intelligence artificielle, que de la perception des utilisateurs finaux.
Le projet apporte des objectifs complémentaires
• Développement d’une force de collaboration transdisciplinaire entre technologie et usages, impliquant journalistes, ingénieurs, designers d’interaction et experts UX/UI.
• Nouveaux principes d’agrégation des contenus et de valorisation des archives.
• Production de connaissances sur la perception des utilisateurs face à la notion de crédibilité et des moyens pour la renforcer.
• Développement de modules de formation transdisciplinaire pour des étudiants dans différentes disciplines : journalisme, design d’interaction, humanités digitales.